Alors qu’Elon Musk va être nommé par D. Trump au DOGE (Department Of Government Efficiency), Jean-Philippe Denis, directeur éditorial du Xerfi Canal[i] Research s’interroge dans une vidéo[1]: comment Elon Musk veut-il révolutionner les dépenses publiques ? Au moment où nos « élites » nous montrent le spectacle désastreux de leur incapacité à être responsables tout autant qu’incapables de donner un budget au pays, la question suscite évidemment l’intérêt. Mais J.P. Denis va plus loin que cette simple question et propose une réflexion sur ce que peut-être la vision de la société rêvée par Elon Musk.
Jean-Philippe Denis [ii] n’est pas journaliste, c’est un universitaire de premier rang, leader dans la réflexion stratégique et économique. En première lecture, on pourrait penser qu’il ne propose qu’une pensée résistante au mouvement qui vient d’emporter l’Amérique et de mettre Trump au pouvoir. Pour ma part, je prends sa vidéo comme un cri d’alarme et un appel à réfléchir que je souhaite pour faire partager ici. Comme vous l’avez vu ou le verrez en cliquant sur le lien proposé, il associe trois concepts pour décrire le projet de société d’Elon Musk : l’ultralibéralisme, le libertarisme et la domination technologique. À partir de cette association, je me permets de développer la réflexion.
Je crois toujours au libéralisme, celui que l’on qualifie en France de social[iii]. L’ultralibéralisme n’est qu’un extrême de l’idée et, comme tout extrême, cela évoque tout de suite en moi un danger. Refuser les extrêmes ne veut pas dire se vautrer dans le ventre mou des discussions de compromis jamais aboutis (ONU, COP diverses, EU, Hollande, Chirac, …). Entre les deux, il reste une place pour l’intelligence, l’intelligence du débat et de l’équilibre. Même s’il est difficile d’y croire aujourd’hui, quelques sursauts d’optimisme me laissent encore espérer.
Cela ne m’empêche pas de développer depuis quelque temps une certaine curiosité et quelques amitiés pour le libertarisme [iv] de la Côte ouest américaine. Nous avons besoin de nous libérer de tous les carcans imposés par toutes les mauvaises bonnes idées d’un wokisme déjà dépassé et de ses légions de minorités criant d’autant plus fort qu’elles n’ont ni culture ni éducation, ne proposant comme projet que la fracture et la violence. En Europe, nous avons un besoin vital de briser les chaînes que des technocrates hors-sol ont patiemment entrelacées pour imposer des contraintes inspirées de dogmes idéologiques d’un autre temps agissant comme autant de poisons mortels pour notre vieux, mais néanmoins historique, continent qui, soi-dit en passant, en a vu d’autres…. Le libertarisme ne peut pas être un projet en soi tellement il réserve la liberté aux plus forts au détriment d’un asservissement mécanique de tous les autres. Le libertarisme, c’est le grand Ouest sauvage, tout est permis au nom de la liberté, et d’une certaine façon cela nous amène à l’attaque du Capitole. Là aussi, comme pour le libéralisme, la fuite vers un modèle poussé dans ses extrêmes inspire beaucoup de réserves.
J’ai toujours pensé, et je continue à le penser, que la technologie est un bien pour l’homme et l’humanité, mais là aussi, le tout technologie ne peut pas être un projet de société. La technologie doit rester au service des hommes, pas d’un homme ou de quelques-uns. D’ailleurs, pour ceux qui sont allés au-delà d’un enthousiasme un peu puéril pour l’intelligence artificielle, nous commençons à mieux comprendre quelles en sont les limites et les dangers. Nous pouvons d’ailleurs remercier ChatGPT de nous avoir aidés à comprendre que l’intelligence artificielle universelle est encore une science-fiction et un leurre pour les gogos.
Là où il y a de l’euphorie ou une mode, un peu de recul est toujours nécessaire. Dans le domaine des rêves de technologie, mon âge déjà un peu avancé me fait dire que même si nous avançons très, très, très vite, les rêves d’aujourd’hui sont toujours les mêmes que ceux que je lisais il y a 50 ans dans Science et vie junior ; ceci me fait un peu relativiser la vitesse d’évolution et regarder avec un peu de prudence les nouveaux gourous. Dans les années 70, on se rêvait déjà sur Mars, aujourd’hui on n’est même plus sur la Lune ; on affichait la fin du pétrole, il n’y en a jamais eu autant ; on parlait déjà de l’ordinateur quantique, il reste en laboratoire à chercher comment éliminer les électrons qui ne veulent pas se comporter comme le chat de Schrödinger[v]. On a par contre bien progressé en volume de données en explosant la loi de Moore et ce n’est pas tous les jours un progrès. Pour l’anecdote, même si l’exemple ne vaut pas théorie, l’application mobile de ma banque qui me demande sept fois de façon différente (j’ai recompté plusieurs fois), de valider que je suis bien d’accord pour faire un virement de 25 €, ne me pousse pas à avoir un optimisme béat sur le progrès, à moins que le grand penseur derrière cela parte du principe que je suis complètement abruti… ce qui n’est pas loin de ce qu’à l’air de penser notre cher Elon de tous ces compatriotes qui ne seraient pas des winners.
Alors, quand ces trois concepts, le libéralisme, le libertarisme et la technologie, sont poussés ensemble dans leurs extrêmes, il est urgent de se poser quelques questions. La société rêvée du génial Elon Musk ne me semble pas être un projet de société, c’est un danger pour l’homme et l’humanité. Les auteurs de science-fiction nous ont souvent proposé des scénarios pour nous alerter sur les dangers de dérives qui n’étaient alors qu’émergentes. Ce que nous propose Elon Musk n’est pas de ce type, le scénario est ce qu’il veut.
Tesla fut un modèle d’école de disruption. Space X est une transformation remarquable du modèle spatial. Starlink, dont je suis un client heureux, est une claque aux opérateurs historiques. Jusque-là tout va bien. Neuralink est plein de promesses mais déjà porteur de questions : quand la puce implantée dans le cerveau permet à un paraplégique de remarcher, c’est génial, mais quel type de puces envisage-t-il de nous implanter demain ? Enfin, quand arrive dans la chronologie d’Elon Musk l’aventure du réseau X, est-ce que ne pas vouloir modérer des propos racistes ou du contenu pédo-criminel est libertarien ou criminel ?
Il n’y a pas dans ces réflexions de résistance à la modernité, au progrès ou aux innovations, arguments clamés par les adorateurs du génie, il y a une réflexion imposée par le projet que Musk voudrait nous imposer. Ce n’est pas parce que nous sommes traumatisés par le spectacle que nous donne nos soi-disant élites françaises, et pas que françaises d’ailleurs, que nous devons tomber dans les bras de vendeurs de rêves, tout Américain qu’ils soient.
Elon, tu as l’air de tellement t’ennuyer avec nous que je te souhaite de trouver le plus vite possible ta maison sur Mars.
[i] Le Xerfi Canal est un site qui se présente comme « la revue audiovisuelle sur le monde de l’économie, la stratégie et le management des entreprises ». Animé par un petit groupe d’experts faisant intervenir principalement des universitaires, Xerfi est une référence dans le monde de la recherche et une base d’information, d’étude et plus généralement de culture ouverte à tous et gratuitement. Xerfi est par ailleurs le leader français des analyses sectorielles.
[ii] J.P. Denis est professeur des universités en sciences de gestion et du management, Université Paris Saclay.Président du jury du 23ème concours national d’agrégation de l’enseignement supérieur de sciences de gestion (2023-2024). Ancien rédacteur en chef de la Revue française de gestion (2013-2021). Engagé dans la valorisation scientifique et pour l’impact dans le débat public des travaux de recherche.
[iii] Libéralisme social : sur le plan économique et social, il promeut des institutions cherchant à concilier liberté et égalité à travers notamment la mise en place de régulations ayant pour but d’établir une concurrence équilibrée et des politiques de redistribution visant à accroitre les capabilités des individus (Wikipédia).
[iv] Libertarisme, notion peu connue en France, est une idéologie politique développée aux États-Unis qui donnent une priorité stricte à la liberté et aux droits naturels, mettant l’accent sur la liberté de choix, l’individualisme et l’association volontaire s’opposant à d’autres valeurs telles que l’autorité, la tradition et l’égalité. Les libertariens ont en commun de penser que l’État est une institution coercitive, illégitime, voire — selon certains — inutile (Wikipédia).
[v] En physique quantique, avant toute mesure, l’atome se trouve dans deux états superposés « désintégré » et « non désintégré ». L’expérience du chat de Schrödinger est une expérience de pensée qui tente de nous faire comprendre ce principe. Le chat enfermé dans la boite est, simultanément, dans deux états superposés « mort » et « vivant ». Tant que l’on n’a pas ouvert la boite, on ne connaît pas son état. Chaque fois que l’on va ouvrir la boite, on le trouvera soit mort, soit vivant, et ceci aussi longtemps que l’expérience sera menée… Pauvre chat… A partir de ce principe, on a aujourd’hui en laboratoire des ordinateurs des milliers de fois plus puissants que ceux d’aujourd’hui… Ne me demandez pas d’expliquer la physique quantique et ses applications…
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Réfléchir au-delà de la pensée dominante.
Elon MUSK, rêve ou cauchemar ?
Alors qu’Elon Musk va être nommé par D. Trump au DOGE (Department Of Government Efficiency), Jean-Philippe Denis, directeur éditorial du Xerfi Canal[i] Research s’interroge dans une vidéo[1]: comment Elon Musk veut-il révolutionner les dépenses publiques ? Au moment où nos « élites » nous montrent le spectacle désastreux de leur incapacité à être responsables tout autant qu’incapables de donner un budget au pays, la question suscite évidemment l’intérêt. Mais J.P. Denis va plus loin que cette simple question et propose une réflexion sur ce que peut-être la vision de la société rêvée par Elon Musk.
Jean-Philippe Denis [ii] n’est pas journaliste, c’est un universitaire de premier rang, leader dans la réflexion stratégique et économique. En première lecture, on pourrait penser qu’il ne propose qu’une pensée résistante au mouvement qui vient d’emporter l’Amérique et de mettre Trump au pouvoir. Pour ma part, je prends sa vidéo comme un cri d’alarme et un appel à réfléchir que je souhaite pour faire partager ici. Comme vous l’avez vu ou le verrez en cliquant sur le lien proposé, il associe trois concepts pour décrire le projet de société d’Elon Musk : l’ultralibéralisme, le libertarisme et la domination technologique. À partir de cette association, je me permets de développer la réflexion.
Je crois toujours au libéralisme, celui que l’on qualifie en France de social[iii]. L’ultralibéralisme n’est qu’un extrême de l’idée et, comme tout extrême, cela évoque tout de suite en moi un danger. Refuser les extrêmes ne veut pas dire se vautrer dans le ventre mou des discussions de compromis jamais aboutis (ONU, COP diverses, EU, Hollande, Chirac, …). Entre les deux, il reste une place pour l’intelligence, l’intelligence du débat et de l’équilibre. Même s’il est difficile d’y croire aujourd’hui, quelques sursauts d’optimisme me laissent encore espérer.
Cela ne m’empêche pas de développer depuis quelque temps une certaine curiosité et quelques amitiés pour le libertarisme [iv] de la Côte ouest américaine. Nous avons besoin de nous libérer de tous les carcans imposés par toutes les mauvaises bonnes idées d’un wokisme déjà dépassé et de ses légions de minorités criant d’autant plus fort qu’elles n’ont ni culture ni éducation, ne proposant comme projet que la fracture et la violence. En Europe, nous avons un besoin vital de briser les chaînes que des technocrates hors-sol ont patiemment entrelacées pour imposer des contraintes inspirées de dogmes idéologiques d’un autre temps agissant comme autant de poisons mortels pour notre vieux, mais néanmoins historique, continent qui, soi-dit en passant, en a vu d’autres…. Le libertarisme ne peut pas être un projet en soi tellement il réserve la liberté aux plus forts au détriment d’un asservissement mécanique de tous les autres. Le libertarisme, c’est le grand Ouest sauvage, tout est permis au nom de la liberté, et d’une certaine façon cela nous amène à l’attaque du Capitole. Là aussi, comme pour le libéralisme, la fuite vers un modèle poussé dans ses extrêmes inspire beaucoup de réserves.
J’ai toujours pensé, et je continue à le penser, que la technologie est un bien pour l’homme et l’humanité, mais là aussi, le tout technologie ne peut pas être un projet de société. La technologie doit rester au service des hommes, pas d’un homme ou de quelques-uns. D’ailleurs, pour ceux qui sont allés au-delà d’un enthousiasme un peu puéril pour l’intelligence artificielle, nous commençons à mieux comprendre quelles en sont les limites et les dangers. Nous pouvons d’ailleurs remercier ChatGPT de nous avoir aidés à comprendre que l’intelligence artificielle universelle est encore une science-fiction et un leurre pour les gogos.
Là où il y a de l’euphorie ou une mode, un peu de recul est toujours nécessaire. Dans le domaine des rêves de technologie, mon âge déjà un peu avancé me fait dire que même si nous avançons très, très, très vite, les rêves d’aujourd’hui sont toujours les mêmes que ceux que je lisais il y a 50 ans dans Science et vie junior ; ceci me fait un peu relativiser la vitesse d’évolution et regarder avec un peu de prudence les nouveaux gourous. Dans les années 70, on se rêvait déjà sur Mars, aujourd’hui on n’est même plus sur la Lune ; on affichait la fin du pétrole, il n’y en a jamais eu autant ; on parlait déjà de l’ordinateur quantique, il reste en laboratoire à chercher comment éliminer les électrons qui ne veulent pas se comporter comme le chat de Schrödinger[v]. On a par contre bien progressé en volume de données en explosant la loi de Moore et ce n’est pas tous les jours un progrès. Pour l’anecdote, même si l’exemple ne vaut pas théorie, l’application mobile de ma banque qui me demande sept fois de façon différente (j’ai recompté plusieurs fois), de valider que je suis bien d’accord pour faire un virement de 25 €, ne me pousse pas à avoir un optimisme béat sur le progrès, à moins que le grand penseur derrière cela parte du principe que je suis complètement abruti… ce qui n’est pas loin de ce qu’à l’air de penser notre cher Elon de tous ces compatriotes qui ne seraient pas des winners.
Alors, quand ces trois concepts, le libéralisme, le libertarisme et la technologie, sont poussés ensemble dans leurs extrêmes, il est urgent de se poser quelques questions. La société rêvée du génial Elon Musk ne me semble pas être un projet de société, c’est un danger pour l’homme et l’humanité. Les auteurs de science-fiction nous ont souvent proposé des scénarios pour nous alerter sur les dangers de dérives qui n’étaient alors qu’émergentes. Ce que nous propose Elon Musk n’est pas de ce type, le scénario est ce qu’il veut.
Tesla fut un modèle d’école de disruption. Space X est une transformation remarquable du modèle spatial. Starlink, dont je suis un client heureux, est une claque aux opérateurs historiques. Jusque-là tout va bien. Neuralink est plein de promesses mais déjà porteur de questions : quand la puce implantée dans le cerveau permet à un paraplégique de remarcher, c’est génial, mais quel type de puces envisage-t-il de nous implanter demain ? Enfin, quand arrive dans la chronologie d’Elon Musk l’aventure du réseau X, est-ce que ne pas vouloir modérer des propos racistes ou du contenu pédo-criminel est libertarien ou criminel ?
Il n’y a pas dans ces réflexions de résistance à la modernité, au progrès ou aux innovations, arguments clamés par les adorateurs du génie, il y a une réflexion imposée par le projet que Musk voudrait nous imposer. Ce n’est pas parce que nous sommes traumatisés par le spectacle que nous donne nos soi-disant élites françaises, et pas que françaises d’ailleurs, que nous devons tomber dans les bras de vendeurs de rêves, tout Américain qu’ils soient.
Elon, tu as l’air de tellement t’ennuyer avec nous que je te souhaite de trouver le plus vite possible ta maison sur Mars.
Michel Mathieu
Doctor of Business Administration
Le 5 décembre 2024
[1] https://www.xerficanal.com/iqsog/emission/Jean-Philippe-Denis-D-O-G-E-comment-Elon-Musk-veut-revolutionner-les-depenses-publiques_3753378.html?utm_source=sendinblue&utm_campaign=&utm_medium=email
[i] Le Xerfi Canal est un site qui se présente comme « la revue audiovisuelle sur le monde de l’économie, la stratégie et le management des entreprises ». Animé par un petit groupe d’experts faisant intervenir principalement des universitaires, Xerfi est une référence dans le monde de la recherche et une base d’information, d’étude et plus généralement de culture ouverte à tous et gratuitement. Xerfi est par ailleurs le leader français des analyses sectorielles.
[ii] J.P. Denis est professeur des universités en sciences de gestion et du management, Université Paris Saclay.Président du jury du 23ème concours national d’agrégation de l’enseignement supérieur de sciences de gestion (2023-2024). Ancien rédacteur en chef de la Revue française de gestion (2013-2021). Engagé dans la valorisation scientifique et pour l’impact dans le débat public des travaux de recherche.
[iii] Libéralisme social : sur le plan économique et social, il promeut des institutions cherchant à concilier liberté et égalité à travers notamment la mise en place de régulations ayant pour but d’établir une concurrence équilibrée et des politiques de redistribution visant à accroitre les capabilités des individus (Wikipédia).
[iv] Libertarisme, notion peu connue en France, est une idéologie politique développée aux États-Unis qui donnent une priorité stricte à la liberté et aux droits naturels, mettant l’accent sur la liberté de choix, l’individualisme et l’association volontaire s’opposant à d’autres valeurs telles que l’autorité, la tradition et l’égalité. Les libertariens ont en commun de penser que l’État est une institution coercitive, illégitime, voire — selon certains — inutile (Wikipédia).
[v] En physique quantique, avant toute mesure, l’atome se trouve dans deux états superposés « désintégré » et « non désintégré ». L’expérience du chat de Schrödinger est une expérience de pensée qui tente de nous faire comprendre ce principe. Le chat enfermé dans la boite est, simultanément, dans deux états superposés « mort » et « vivant ». Tant que l’on n’a pas ouvert la boite, on ne connaît pas son état. Chaque fois que l’on va ouvrir la boite, on le trouvera soit mort, soit vivant, et ceci aussi longtemps que l’expérience sera menée… Pauvre chat… A partir de ce principe, on a aujourd’hui en laboratoire des ordinateurs des milliers de fois plus puissants que ceux d’aujourd’hui… Ne me demandez pas d’expliquer la physique quantique et ses applications…
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